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Les principaux rythmes chez les Ewe de Bè
Ewe Traditions
Steeve
mars 30, 2019
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“La musique adoucit les mœurs”  sans aucun doute. Elle permet surtout aux auteurs et compositeurs de s´exprimer sentimentalement allant jusqu’à  trahir leur état d’âme…
L’harmonie du son  et  du rythme  peut propulser aussi des fois le public dans un monde éphémère, où la joie et la tristesse s’avoisinent entraînant  tout compte fait,  à la danse. Chez les Ewe, lorsque les claquements rythmés des mains, le son du gong et celui des castagnettes s’associent pour accompagner le chant en présence des tam-tams, alors se font concurrence les rythmes Agbadja, Akpessè et Gazo.
Comme aux rastas en Jamaïque et de part le monde s’identifie le reggae, le rythme Agbadja est essentiel et fait partie intégrante du monde musical des Ewe de Bè. Lors des réjouissances populaires comme durant les funérailles, Agbadja s´impose par ses chants et son rythme.
Trois tam-tams (petit, moyen et grand au son plus ou moins aigu, moyen et grave), gongs et castagnettes servent à jouer Agbadja. Les musiciens se plaisent en exhibition. Pour commencer, le chanteur crie (Ho do dui ooo et le public  répond : ho ooo) puis il entonne d´une voix d´abord nonchalante comme pour réveiller les dormeurs, voix soutenue en chœur par  le public bien présent, debout ou assis en cercle … 

Petit-à-petit s’installe le rythme grâce aux battements des mains, des gongs et à la résonance des castagnettes le tout appuyé par les tam-tams, dont les battements désordonnés s’harmonisent pourtant dans un rythme coordonné.
Dans une première phase, les danseurs se tiennent alignés côte-à-côte exhibant en cadence des mouvements légers, et s´ajustant  en se regardant comme pour se défier réciproquement. Ils balancent aussi les bras en cadence au son solo du grand tam-tam qui se prépare en augmentant de volume en harmonie avec les autres tam-tams, comme pour accélérer le rythme et pour entrer enfin en “fortissimo” dans un solo forçant les danseurs dans   une seconde phase à l’action.
Les partenaires dansent plus précisément  de toute leur force chacun donnant le meilleur de soi, les bras cette fois regroupés sous forme d´ailes en mouvement constant, contre leurs corps légèrement penchés vers l’avant ; les danseurs avancent à petits pas coordonnés en soulevant les genoux de manière synchronisée au rythme agbadja. Et ceci jusqu’à l’épuisement…
Le joueur du grand tam-tam, considéré comme le meneur du jeu, retourne le rythme à sa première phase ; les danseurs reprennent leur souffle après avoir cassé le rythme en mouvement balançoire de façon brusque à gauche, à droite et vers l´avant comme pour repousser quelqu’un…
Le tour est repris dans le sens inverse en suivant les mêmes étapes décrites plus haut.  Les danseurs se relayent tour à tour. Certains spectateurs, crient leur joie pour féliciter et encourager les danseurs. Dans certains cas, ils sont récompensés sous les applaudissements et le cri du  ou des donateurs qui crient : “asi o évé ééé = tes deux mains, bravo” 
Chez “l’épicier pas d´argent pas d´épice”, chez les Ewe de Bè, pas de funérailles sans Agbadja comme c´ est tout aussi inimaginable de se réjouir sans son rythme.
Au fait, Akpesse, Gazo et Agbadja s´avoisinent. Ils ne se distinguent que par quelques nuances dans les rythmes. Chacun des trois rythmes maintient en soi, sa fonction d´entretien  populaire en milieu Ewe.

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